En exclu : le portrait de Grâce Zaadi, Championne du Monde 2023 de handball féminin
Championne du monde 2023 et médaillée d’or aux JOP 2020, Grâce Zaadi est aujourd’hui la cheffe d’orchestre de l’Equipe de France de handball féminin. 1 jour après les derniers Championnats du monde, l’athlète Villepintoise revient sur son parcours. Portrait d’une rôle modèle.
C’est sur les bancs du VHBC (Villepinte HandBall Club) que Grâce Zaadi s’est découvert une passion pour le handball. Née à Courcouronnes (91) en 1993, elle emménage à Villepinte à l’âge de 6 ans avec comme objectif : trouver une activité sportive qu’elle puisse faire avec ses copines. « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’options pour les filles en sport collectif, j’ai donc choisi avec mes amies de faire du hand. Nous étions d’ailleurs la première équipe féminine. Je suis fière de faire partie de celles qui ont ouvert la voie au hand à Villepinte. Je garde de très bons souvenirs du VHBC. C’est un club qui était très familial. », explique-t-elle. Si la championne du monde qualifie sa rencontre avec le handball de « pur hasard », l’histoire tend à nous faire croire que c’était l’œuvre du destin. En effet, Grâce Zaadi est très vite repérée. Elle quitte Villepinte en 2009 pour rejoindre l’Issy Paris Hand pendant 1 an, avant de rejoindre le centre de formation du Metz Handball (57) pendant 10 ans. Elle deviendra capitaine de l’équipe et remportera de nombreuses compétitions : Coupe de France, Championnats de France ou encore l’argent au Championnat du Monde Junior de handball féminin en 2012. En 2016, elle obtient le bronze aux championnats d’Europe et l’argent aux JOP de Rio de Janeiro. S’enchaîne alors une pluie de victoires pour la numéro 10 de l’Equipe de France : Championne du Monde de handball féminin « élue meilleure demi-centre du championnat » en 2017 ; Championne d’Europe l’année suivante ; Vice-championne d’Europe et championne olympique en 2020, Vice-championne du monde « élue meilleure demi-centre » en 2021. Pour récompenser sa performance sous les couleurs de la France aux JOP de Tokyo, le Président de la République lui attribue le grade de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, en 2021. En raison du conflit russo-ukrainien, Grâce Zaadi décide de quitter le club Russe du Rostov-Don qu’elle avait rejoint en 2020 pour terminer sa saison à Metz avant de rejoindre le club roumain, CSM Bucarest en 2022.
Décrocher de nouveau la victoire
Du 29 novembre au 17 décembre dernier, Grâce Zaadi a porté le maillot bleu pour la 26e édition des Championnats du Monde de handball féminin, qui s’est tenu au Danemark, en Norvège et en Suède. Lors de notre entrevue, la bleue s’apprêtait à disputer la Norvège pour la qualification des quarts de finale où elle est sortie vainqueur 24 à 23. Ironie du sort, pour l’équipe Norvégienne, qui perdra de nouveau contre les Françaises en finale 31 à 28, sacrant la France Championne du Monde de handball féminin. « Ce n’était pas certain que je sois titulaire car je reviens d’une blessure au pied. Heureusement, j’ai réussi à relever le défi : plus les matchs avancent, plus j’ai de temps de jeu et plus je me sens bien. Une fois qu’on a gouté à la médaille d’or, on veut forcément décrocher de nouveau la victoire. La compétition est de plus en plus difficile, car on est très attendues. Nos adversaires progressent et cette année, nous confrontons des équipes très atypiques que nous n’avions pas l’habitude de confronter comme les équipes Africaines ou Asiatiques », confie la demi-centre. Bien que la fin de carrière approche, Grâce Zaadi a encore beaucoup d’objectifs à accomplir. Faire partie des JOP 2024 et redonné la médaille d’or à la France, mais aussi gagner la Ligue des Champions. « Aujourd’hui, c’est la seule compétition que je n’ai pas remportée. J’aimerais faire du hand le plus longtemps possible », précise-t-elle.
Inciter la jeunesse féminine à faire du sport
Pionnière du hand féminin à Villepinte, Grâce Zaadi est restée au fil des années une femme engagée. A l’approche de la journée internationale du sport féminin – qui se tiendra le 24 janvier – la championne olympique souhaite inciter la jeunesse féminine à se tourner davantage vers le sport. « Aujourd’hui encore, les garçons se tournent plus vers le sport que les filles. Evidemment que je considère le hand comme le meilleur sport en termes de valeurs, de partage, de fair-play et de collectif, mais je souhaite inciter la jeunesse féminine à faire du sport de manière générale et pas forcément de haut niveau. J’en suis l’exemple même, j’ai commencé le hand parce que je voulais me retrouver avec mes copines et avoir un hobby et ça, c’est super important. Le sport apporte énormément aux femmes : la santé, l’épanouissement personnel, mais aussi la maturité. On peut se défouler et s’exprimer. On fait également de belles rencontres qui nous aident parfois à trouver notre place dans la société. » conclut-elle.
7 juillet 1993 : naissance à Courcouronnes (Essonnes)
2003 – 2009 : VHBC (Villepinte HandBall Club)
2010 – 2020 : Metz Handball
17 décembre 2017 : Championne du Monde de handball féminin élue « meilleure demi-centre du championnat » et Championne de France
2018 : Championne d’Europe de Handball Féminin et Championne de France
2020 : Vice-Championne d’Europe et Médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo
2020 – 2022 : Rostov-Don (Russie) puis Metz Handball (suite à la guerre en Ukraine)
2021 : Chevalier de la Légion d’Honneur (suite aux JO de Tokyo)
2022 à aujourd’hui : CSM Bucarest
17 décembre 2023 : Championne du Monde de handball féminin