De “Villa Picta” à Villepinte
Avant même la conquête romaine, le territoire de Villepinte semble avoir été occupé par la tribu gauloise des Parisii. L’origine de Villepinte doit être rattachée à l’abbaye royale de Saint-Denis fondée par Dagobert en 630.
Au IX siècle, lorsque Hilduin, abbé de Saint-Denis, décide de donner aux moines les moyens de subvenir à leurs besoins en partageant une partie des biens de l’abbaye, on trouve mention de Villepinte sous le nom « Villa Picta ». Ce serait le souvenir d’une demeure antique richement décorée.
Au XVIIème siècle, une famille bourgeoise parisienne, les Bignon, possède une grande partie de la ville. En 1652, ils font l’acquisition d’une grande demeure appelée « château rouge » en raison de ses briques en façade.
Au XVIIème siècle, Villepinte, qui ne compte que 260 habitants, fait partie des nombreux villages d’Ile-de-France pourvoyant quotidiennement la capitale en grain et en fourrage. Preuve de l’intense activité agricole : le blason communal.
Le Blason de Villepinte
- Couronne murale à trois tours crénelées : symbole des déesses grecques protectrices des cités.
- Gerbes de blés croisées et liées d’azur : symbole de l’importante production locale de céréales.
- Le V central : initiale de Villa Picta (ancien nom de Villepinte).
- Trois fleurs de lys encadrant le clou de la Passion : armoiries de l’abbaye de Saint-Denis (propriétaire de la châtellenie de Villepinte jusqu’à la Révolution).
- Les socs de charrue : les cultures.
Villepinte et le XIXème siècle
En 1881, des religieuses de la Congrégation des Sœurs de Marie-Auxiliatrice achètent le château rouge et son parc de 11 hectares alors en vente. Elles y ouvrent un des premiers sanatoriums de France pour jeunes filles souffrant de tuberculose. Villepinte, réputé pour son bon air, a donc accueilli une multitude d’ouvrières parisiennes touchées par ce fléau du XIXème siècle. Mais, le château rouge n’est pas le seul château de Villepinte.
Celui de la Citole fait également partie du paysage patrimonial. On ne sait pas précisément quand il a été construit, mais son existence est déjà mentionnée au XVIIème siècle. Du début du XIXème siècle jusqu’en 1857, date de sa démolition, le château est habité tout au long de l’année par la famille du comte Christian Dumas, aide-comptable du roi, et leurs domestiques. En 1859, Jules Doazan, un riche bourgeois exerçant la profession d’agent de change à Paris fait construire l’actuelle villa de la Citole. Il souhaite profiter de la campagne et de l’air pur, tout en restant proche de la capitale. Tout au long du XXème siècle, de riches propriétaires se succèdent dont Félix Houphouët-Boigny, qui occupe la Citole de 1952 à 1957 et qui deviendra plus tard le premier président de la Côte-d’Ivoire de 1960 à 1993.
Plus au sud, la ville est également animée par l’activité liée au canal de l’Ourcq qui fut percé de 1802 à 1822 entre l’Ourcq et la Seine pour approvisionner Paris en eau potable et créer une voie de navigation. Avec la révolution industrielle, les ateliers de mécanique et de chaudronnerie remplacent la campagne, les entrepôts s’installent sur les berges, 20 000 péniches déversent chaque année leur cargaison en céréales, charbon et matériaux de construction.
Les premiers lotissements (années 1920 – 1930)
Les premiers lotissements pavillonnaires du « Vert-Galant » au sud, de la Cité-Jardins de Bellevue à l’est et du Clos Montceleux en bordure de la route des Petits Ponts, sont construits au début des années 1920, au nord de l’arrêt de la ligne des chemins de fer du Nord allant de Paris à Soissons. La gare du Vert-Galant, construite à partir de 1928, et la présence des grosses usines de Sevran et d’Aulnay, jouent un rôle central dans la création de ces lotissements. De nombreux ouvriers, dont une grande partie est d’origine italienne, viennent s’installer à côté de leur lieu de travail. La forme des lotissements bâtis est typique de l’urbanisme des années 1930 avec des rues s’organisant autour d’une place centrale (l’actuelle place Pierre Bérégovoy).
Dans un premier temps, cette urbanisation confère au sud de la commune un caractère hétéroclite, mélange de terrains en friches, de cabanes, de villas isolées et de jardins. Cependant, peu à peu, la ville se dote d’équipements de proximité (écoles, commerces,…), de voiries et les lotissements se densifient. Entre 1921 et 1931, 7% de la superficie de la commune est lôtie et la population est multipliée par cinq, passant de 639 à 3 137 habitants.
La métamorphose de la ville (années 1960 – 1980)
La ville connaît une grande mutation à partir des années 1960 avec la mise en place d’une zone à urbaniser en priorité (ZUP) créée par arrêt ministériel sur le territoire de plusieurs communes (Aulnay-sous-Bois, Sevran, Tremblay-en-France, Villepinte). A l’origine, 3 000 logements sont prévus sur la ZUP de Villepinte ainsi qu’une zone d’activité de 23 hectares. Le grand ensemble du Parc de la Noue est le premier quartier sur la commune, transformé en zone d’aménagement concerté (ZAC), dont la réalisation fut confiée à une société d’économie mixte, la Société d’Aménagement Économique et Social (SAES).
La Fontaine Mallet est le second grand ensemble qui se construit à Villepinte au début des années 1970, suivi du quartier Pasteur dans les années 1980. A l’origine, ces quartiers ont permis un large accès au confort moderne (eau courante, chauffage central, ascenseur, équipements sanitaires,…). Aujourd’hui, certains quartiers vieillissants font l’objet d’une réhabilitation au travers d’une politique de rénovation urbaine comme c’est le cas à La Fontaine Mallet.
Certains quartiers se démarquent par un habitat individuel, alternative aux grands ensembles. Il s’agit de la cité pavillonnaire de La Haie Bertrand, bâti dans les années 1980, et du quartier des Mousseaux. Ce dernier se distingue par une architecture particulière visible au travers de deux bâtiments : les Pyramides conçues par les architectes Pierre Parat et Michel Andrault et les pavillons métalliques dessinés par l’architecte Marcel Lods.
Ces nouveaux quartiers ont permis à Villepinte de connaître une forte progression démographique, passant de 7 660 habitants en 1962 à 30 303 habitants en 1990.
Les dernières mutations de la ville (de 1980 à nos jours)
Les années 1980 ont marqué un tournant dans l’activité économique de la ville. Les réalisations de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, et, sur le territoire même de Villepinte, de la zone industrielle Paris-Nord II et du Parc d’Expositions Paris-Nord Villepinte, ont permis à la ville de bénéficier d’une situation privilégiée.
Grâce au parc des expositions, inauguré en 1982, Villepinte est devenue une étape obligée de tout homme d’affaire européen, voir même de continents plus éloignés, qui se rencontrent à l’occasion des 500 salons annuels sur un espace de plus de 242 000 m². Le quartier pavillonnaire Marie Laurencin, construit en 1995, est le plus récent de la ville.
Le développement urbain de Villepinte n’est cependant pas encore terminé. Un projet de ZAC, située sur d’anciens terrains agricoles au nord du boulevard Robert Ballanger, entre l’hôpital et le lycée Georges Brassens, prévoit la construction de 380 logements. Selon les dernières statistiques INSEE, la ville comptait en 2011 environ 36 055 habitants.
Nouveau
Le Portail Archives lancé le 21 septembre 2024 dernier, a été conçu pour permettre aux Villepintois de consulter les archives de la commune en ligne.
Il permet de rendre accessible le patrimoine documentaire en ligne avec une salle de lecture virtuelle pour les :
- délibérations du Conseil Municipal depuis 1871
- registres paroissiaux des baptêmes, mariages et sépultures de 1544 à 1792,
- magazines et bulletins municipaux depuis 1964,
- photographies et plans de la Ville,
- anciennes cartes postales.
Des expositions virtuelles sont également disponibles. Comme par exemple :
- Villepinte au Moyen-Age
- Villepinte à la Belle Epoque,
- La Première Guerre mondiale,
- Les femmes pendant la Première Guerre mondiale,
- Enfance cachée à Villepinte, Villepinte et sa communauté Juive pendant la Seconde Guerre mondiale,
- Le Sanatorium de Villepinte
- L’Etat-Civil
La plateforme permet également aux internautes de suivre toute l’actualité des archives avec des articles sur des thèmes spécifiques.
Consultez dès maintenant le Portail archives : Archives de Villepinte – Archives de Villepinte (archives-villepinte.fr)
22 panneaux patrimoniaux interactifs pour découvrir l’histoire de Villepinte.
Chacun des panneaux vous propose des élèments d’information et des archives de la ville.
L’ensemble de ces panneaux représente, à pieds ou à vélo deux balades possibles.
Ci-dessous le plan des balades. Bonne promenade !
Les archives municipales
Les Archives municipales sont chargées de la mise en œuvre de la politique documentaire et archivistique de la ville, de l’accès aux documents administratifs et de la réutilisation des informations publiques. Elles ont pour mission de collecter, classer, conserver et communiquer l’ensemble des documents produits ou reçus par l’administration communale depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. Elles ont également vocation à recueillir les documents d’origine privée concernant l’histoire villepintoise. Les Archives municipales sont un service administratif et culturel gratuitement ouvert à tous, sur rendez-vous et dans la mesure des places disponibles, du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30.
Les modalités de consultation
Les Archives sont accessibles à tout public après inscription sur présentation d’une pièce d’identité. La consultation des documents d’archives est libre et gratuite sans possibilité de prêt. Il est possible d’y consulter les délibérations du conseil municipal de 1871 à 2007, les arrêtes du conseil municipal de 1920 à 2008, les registres paroissiaux de 1544 à 1792, les registres d’Etat civil de 1793 à 1908, les plans cadastraux napoléoniens, les permis de construire depuis 1945, les bulletins municipaux depuis 1964, des documents figurés (cartes postales, photographies,…)…Les Archives municipales mettent également à disposition du public un accès au Journal Officiel des lois et décrets et à une petite bibliothèque d’études comprenant des ouvrages relatifs à Villepinte et ses environs et à la Seine-Saint-Denis.
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Le patrimoine et l‘histoire de Villepinte dans le Mag’
Dans chaque Mag’ de Villepinte depuis 2014, une page est consacrée au patrimoine et à l’histoire de Villepinte. Ainsi depuis 4 numéros sont consacrés au Château de Picpus.
Lien de l’article Château de Picpus (4/5) : Personnel soignant et les soldats décédés au château de Picpus pendant la 1ère guerre mondiale